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Bruno Coppens : L’humour est un lubrifiant social.

La Belgique, pays du surréalisme, de l’autodérision, ne manque pas d’humoristes. Certains parmi eux bénéficient même d’une notoriété montante chez le grand voisin français. D’où leur vient ce besoin de faire rire, de rire eux-mêmes et d’eux-mêmes ? Trois spécimens nous livrent leur témoignage… irrésistible.

Nicolas Bogaerts

J’ai grandi dans une famille nombreuse, nous étions huit à la maison. Autour de la table des dîners familiaux, c’était toujours la rigolade, les jeux de mots. J’ai été élevé dans cette attente des repas du week-end et comme j’étais le plus petit, il fallait un peu pousser des coudes pour exister dans cette ambiance où tout le monde voulait en placer une. Le vrai déclic s’est produit à l’école secondaire, en écrivant pour le journal de l’école, j’ai découvert la force de séduction de l’humour et de l’écriture.

 La scène a été ensuite comme une révélation : j’avais l’impression que les femmes se lâchaient beaucoup plus dans le rire. Et comme je doutais de mes capacités de Don Juan, c’est venu à point. L’humour est un lubrifiant social, une manière d’aborder les gens, d’être avec eux en créant une ambiance conviviale. Aujourd’hui, je suis capable de passer des heures simplement pour le plaisir de trouver un jeu de mot ou un titre, quelque chose qui agit à la manière d’un révélateur. C’est une jouissance personnelle.

L’humour m’aide aussi à ne pas subir, ne pas rester dans l’impressif, la sensation, il me donne l’impression de dominer les choses. Il donne du sens, une idée, un point de vue. Il aide aussi à prendre du recul, à ne pas rester dans nos angoisses. Les informations se bousculent, se multiplient, on est dans un discours du flou (sic) et du flux. L’humour est le remède qui aide à retrouver de la légèreté et du sens dans l’anxiété ambiante.

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